M11 M12 WEEKY

[MATHOBECANE]

Bonjour,

Je m'intéresse depuis peu aux M11, M12 et WEEKY.

Je vois déjà les fourches des Mobylettistes se lever et cracher sur ces vilains petits canards, mais c'est pas grave j'assume...

Malgré les nombreux défauts de ces fausses MOTOBECANE, je trouve leur ligne tout à fait atypique et intéressant pour agrémenter ma collection.

C'est pourquoi je suis en quête d'un beau M11 (vert de préférence), un WEEKY ou encore mieux un WEEKY CACHAREL (même à restaurer). Si quelqu'un à ça ou souhaite s'en séparer,...

Quelqu'un aurait-il également l'information sur le nombre d'exemplaires produits de ces modèles et leurs années de production.

Merci d'avance.

[steph]

bonne question
moi j'aime bien ce modele, par contre les pieces sont pas toujours facile a trouver
je possede un m11 vert , un bleu a demarreur et 2 m12 cacharel tous a restaurer

[stef71]

La boutique du Club a une caisse de pièces et deux moteurs de M11, si ça peut dépanner quelqu'un.
Me contacter en MP.

[bbmicro]

Tu vois, il n'y a pas eu de linchage de M11/M12 ( cette fois ci ).




Je trouve l'esthétique originale, en tout cas assez novatrice pour l'époque, et l'équipement assez luxueux pour une Mobylette (démarreur, clignotants, mécanique carénée ).
La cible est une clientelle jeune, urbaine, plutôt féminine, en quête d'une machine légère, séduisante, propre,et sécurisante.

Les prémices de l'ère scooter en quelque sorte.

Le concept était intéressant surtout venant d'une firme assez conservatrice en ce qui concernait sa gamme cyclo .

C'est une Motobécane, même si elle n'a pas été conçue dans de bonne conditions, et a souffert de faiblesses mécaniques.

Elle n'est sans doute pas née au bon moment .

[lablame]

C'est une mob agréable à conduire, avec une belle voire très belle accélération mais pour la démarrer à la pédale c'est un cauchemar. Le système d'embrayage décompresseur sur le même cable dédoublé est une imbécilité, tout comme la patte métallique en merdium qui appuie sur l'embrayage pour embrayer pour démarrer, qui se creuse avec les démarrages et qui est impossible à régler....

[Marcel54]

C'est une mob agréable à conduire, avec une belle voire très belle accélération mais pour la démarrer à la pédale c'est un cauchemar. Le système d'embrayage décompresseur sur le même cable dédoublé est une imbécilité, tout comme la patte métallique en merdium qui appuie sur l'embrayage pour embrayer pour démarrer, qui se creuse avec les démarrages et qui est impossible à régler....

Une patte en "Merdium ! " C'est un nouveau métal ?

Drôle de machine. ça n'a pas du se vendre beaucoup ?

[Fluky]

C'est un dérivé du cochonium

[MATHOBECANE]

Merdium, Cochunium, cacadium, des matériaux très utilisés à partir des années 80, et malheureusement constituants quasi-exclusif des scoots asiatiques à 3 balles 25 actuels... De quoi revenir à nos chères Motobecane rustiques et bien constituées!!!

Pour revenir à nos MOTOBECANE néerlandaises, les M11 étaient équipés de moteurs ANKER-LAURA et les M12 de SACHS, mais les moteurs utilisés étaient-il les mêmes que les moteur des SOLEX TENOR (ANKER-LAURA) et des SACHS utilisés sur pas mal de cyclos et mini-cyclos allemands?

Y a-t-il eu d'autres séries spéciales que les CACHAREL?

[pilote91]

Allez, on va répéter une fois de plus, ce(tte) machin(e), qui n'a en fait pas été initialement conçu par Motobécane, n'aurait jamais du sortir au début des années 80, vu que ça a été en fait conçu au début des années 70, et que ça serait sorti vers 73/74 si el concepteur, Batavus-Lauravia (Néerlandais, comme son nom l'indique), n'avait pas connu de grosses difficultés financières. Du coup, il s'est fait racheter par... Vélosolex, qui cherchait à se diversifier. Mais en fait, Solbar n'était lui-même pas en très bonne santé et a très vite été racheté par Renault qui s'en est servi pour rentrer dans le capital de Motobécane, en le vendant à la Vieille Dame de Pantin, en échange d'un paquet substantiel d'actions, fin 74, au moment où Motobécane se pensait au mieux, alors que sa situation était en fait en train de devenir précaire. Il n'était dès lors plus aucunement question de sortir ce modèle en série, même si son industrialisation avais été prête, dans les locaux Néerlandais. Puis, Motobécane a changé sa gamme basse, le Cady, dont le succès commercial n'avait jamais été à la hauteur des ambitions (irréalistes) que la Vieille Dame de Pantin avait nourri pour ce modèle et l'a changé pour le M7, moins onereux à construire et présumé d'une esthétique plus à la mode. Mais entre la désaffection du grand public pour les cyclos, une communication prenant le réseau et la clientèle traditionnelle à rebrousse-poil et souffrant d'un petit défaut de conception au niveau de la fixation moteur (partiellement résolu et pris en charge en SAV par la suite), les ventes furent bien décevantes. Donc, pensant devoir remplacer en urgence et encore une fois sa gamme basse, Motobécane a pensé le faire à bon compte en exhumant des vieux dossiers le projet batave en le mettant aux normes mécaniques internes et en le renommant M11. Et là, Motobécane a su ce qu'était un VRAI fiasco technique et commercial, et bien onéreux qui pis est, car la construction de cette chose, atypique pour la firme, était chère. Le réseau était réticent à ce truc trop différent, l’esthétique ne touchait pas la clientèle Tobec, ni aucune autre, d'ailleurs, et divers problèmes techniques et même de manipulation moins naturelle que celle de la vraie Mob ont fait du M11 une vraie calamité, venant au pire moment, vu que Dassault, qui avait remplacé Renault dans le capital de Motobécane se désengageait brutalement, le vieux Marcel se recentrant sur sa propre entreprise et son activité politique en raison de l’élection de Mitterrand et des socialistes au printemps 81. La mise en masse sur le marché de ce gros paquet d'actions sans aucune précaution a fait chuter drastiquement le cours de l'action, donc les capacités de financement, ce qui devenait dramatique pour une firme qui commençait à s'enfoncer dans l'endettement. Le M11 constitue donc un des coups de grâce portés à la Vielle Dame de Pantin, et représente de par son origine quasiment tout ce qui a contribué à tuer Motobécane, ce qui explique sa détestation par ceux qui aimeraient voir encore dans nos rues plein de Mobylette et dans chaque quartier au moins un agent Motobécane et un autre Motoconfort, voire même ceux qui simplement regrettent que la France ait perdu ce fleuron de son industrie.
Bref, un truc qui n'aurait pas du sortir à ce moment sous cette marque, et qu'il n'aurait pas fallu chercher à prolonger par diverses évolutions qui ne lui retiraient pas ses tares de conception. Mais après tout, tout le monde a bien le droit de vivre, même ceux qui ont des gouts bizarres...

Pour répondre à MATHOBECANE, dans le projet initial, le moteur était effectivement bien le même, mais la remise aux normes internes de Tobec l'a modifié dans sa construction, mais pas réellement dans ses caractéristiques, toutefois il est ainsi devenu mécaniquement incompatible au remplacement d'un moteur de Ténor par un M11 et lycée de Versailles. Quant au Sachs, il est directement sorti du catalogue Sachs sans aucune autre adaptation, ce modèle est sorti sous l'ère MBK avant la prise de contrôle par Yamaha, Sachs était actionnaire de Motobécane et appartenait à l'époque à Yamaha, qui directement ou indirectement (par l’intermédiaire d'importateurs ou filiales ou firmes contrôlées) détenait dans les quarante pour cent du capital de MBK, c'était apparemment une bonne opportunité de vendre des moteurs Sachs, cette firme manquant un peu de débouchés, et de tenter d’améliorer techniquement un engin se vendant mal et ainsi le "rebooster" commercialement. Mais ce fut un échec, le réseau continuant à rejeter le modèle, qui conservait la mauvaise réputation de son prédécesseur, d'autant plus que la manipulation restait moins naturelle que celle de ses voisins de magasin.
Le M11 n'avait auparavant connu qu'une seule évolution notable, l'ajout d'un modèle à démarreur que pourtant ni le réseau ni les clients ne demandaient, complexifiant et renchérissant un modèle dont ces points étaient déjà critiqués auparavant. Et donc, le succès ne fut logiquement pas au rendez-vous.

[MATHOBECANE]

Bonjour,

Pilote91, désolé de t'avoir fait répéter cette douloureuse page de l'histoire de MOTOBECANE.

Pour mon futur projet, c'est en tout cas très enrichissant de savoir que la mécanique LAURA est différente des TENOR.

[pilote91]

Tu as mal compris (ou j'ai mal expliqué), précisons. En fait, le Ténor a bien reçu, après avoir initialement monté des moteurs Italiens Franco Morini, dont même un modèle à embrayage et boite de vitesse, des moteurs Laura, apparemment le même modèle que celui monté sur le Ténor. Il était prévu de le monter sur un nouveau modèle Laura, prêt à être industrialisé, mais ce projet n'a pu aller plus loin, la santé financière de Batavus-Laura étant trop mauvaise pour cet investissement. Puis rachat par Solex, lui-même en trop mauvais état, puis rachat du tout par Renault, qui l'échange à Motobécane contre un gros paquet d'action et une ou deux places au CA. Le projet reste au fond d'un tiroir. Puis sortie du M7, puis son échec. Alors on ressort le projet Laura du tiroir, on le passe à la moulinette du BE maison pour le mettre aux normes mécaniques et de construction internes (ce qui n'en change pas les caractéristiques profondes, mais le rend incompatible avec le moteur Laura tel qu'il était -donc dépenses peu utiles, en fin de compte), puis mise sur le marché sous le nom M11 et échec sanglant.
Au même moment, Bidalot élaborait une sublime 80 trail (catégorie alors extrêmement en vogue) en vue du nouveau permis, ressemblant à une Yam DTMX en mieux et motorisée par un dérivé du moteur D55 concocté par Bidalot Soi-même, mais il n'y avait plus d'argent pour l'industrialiser (alors qu'il y en avait eu pour le M11 ), donc il est sorti un 80 qui était en fait un Derbi rebadgé et qui a lui-même été un échec commercial sanglant.
Bref, Motobécane, avec cette stratégie, n'a pu reconquérir l'entrée de gamme du marché des cyclos et s'en est même fait sortir, se faisant également éjecter du marché des vélomoteurs. Alors qu'en privilégiant la trail 80 maison, le marché du cyclo entrée de gamme était certes perdu, mais sans cout supplémentaire, alors que la part de marché vélomoteurs aurait pu être très substantiellement améliorée, dégageant qui plus est bien plus de marges et redonnant une image de constructeur motos et non plus seulement cyclos à la société. C'est très facile à démontrer (surtout trente ans après et en sachant tous les évènements ).

[brunobo]

cette culture de la marque m'impressionne toujours ....

[PEUCK]

cette culture de la marque m'impressionne toujours ....

+ 1 bravo, très intéressant à lire
@ Mathobecane: faut arrêter
de nous l'énerver notre "Pilote"

[EMMANUEL78]

Rouler en M11 Y'en a qu'on essayé, yson eu des problemes , mais c'est juste un tous petit peu moins grave qu'en 103

[yves13 31]

cette culture de la marque m'impressionne toujours ....

C'est très enrichissant de pouvoir bénéficier de ces précisions.