J'ai, avant de connaitre les Tobecs, amplement pratiqué les RD/X, dont une neuve, modèle 76, qui m'avait été volée au bout de seulement trois mois après un accident (un crétin qui s'était subitement mis en tête de faire demi-tour alors que j'avais déjà entamé son dépassement
). Si cette RDX aux lignes anguleuses était bien plus souple et agréable que la RD de 73 que j'avais achetée d'occase fin 75, elle l'était moins (et forcément moins coupleuse) que le 100 Kawa type G7T qui l'a remplacée. Mais quand fin 79, j'ai acheté une LT2 de 73 (si j'avais su à quelle point elles étaient rares de cette année
), ma vision des bécanes en a été totalement bouleversée. Une 125 aussi puissante, coupleuse et souple, ce n'était déjà pas banal, en plus ne consommant pas plus de 5 à 5,5 l/100, c'était limite extra-terrestre. Mais en plus, une tenue de route associée à un confort et un freinage que je croyais réservés aux machines de très petite série ou aux plus grosses cylindrée, c'était quasiment l'extase. Et je me faisais littéralement un plaisir de répondre aux défis des feux rouges que me lançaient tous les gugusses en 125 nippones (ni mauvaises, mais pas suffisantes en l’occurrence) en rigolant d'avance devant cette "grosse Mobylette" aux flancs de réservoir chromés et caoutchoutés, orange DDE et de plus apparemment négligée. Comme ils se mettaient généralement sur ma gauche, je passais sournoisement la première, en regardant ailleurs, mais ces pauvres niais ne voyaient pas que c'était vers le feu et se bornaient à faire "vroum-vroum" au point mort. Quand ce dernier passait au vert, je les laissais sur place. Bien entendu au deuxième feu, comme ils attribuaient leur "défaite" à leur inattention, c'était l'ambiance GP 750 (le départ des catégories traditionnelles se faisait encore à la poussette à l'époque, et on ne poussait pas le mimétisme jusque là), première enclenché, moteur dans les tours et dès le passage au vert, mon entrainement de pilote de kart prêt à bondir au lever du drapeau confortait l'avantage moteur dont je disposais, et même s'il m'arrivait parfois que la sélection du Twin me fasse un faux point mort, j'arrivais d'autant plus en tête au troisième feu rouge que le freinage du tambour Grimeca était supérieur à tout disque nippon (ni mauvais, mais pas excellent donc insuffisant) et que j'ai toujours été naturellement un freine-tard. Du coup, au troisième feu, le gars se posait à droite, quasiment dans le caniveau et attendait scrupuleusement que je démarre pour le faire lui-même. Je me faisais alors le plaisir un peu sadique de démarrer cool sur le ralenti.
Mais le ne faisais ça que quand la (Moto)bécane était chaude. Comme j'habitais (et c'est toujours le cas) à 25 bornes de Paris et que c'était là-bas que se déroulaient les GP des feux rouges, pas de problèmes. Et tant que j'ai eu cette LT2, jamais aucune 125 n'a pu me griller, que ce soit un Honda CB 125 T, une Suzuk GT ou une RD/X. Après, j'ai sans doute eu de la chance de ne pas rencontrer de Kawa 125 KH ni de Zündapp, Gauthier et autres Aspes, mais toutes ces machines étaient fort rares sur les routes.
Bon, tout ça, c'est le bon vieux temps, aujourd'hui, le bonhomme a gonflé d'au bas mot 50%, la Twin est une sélecteur à gauche d'origine, donc un peu castrée (ce qui ne fait pas forcement de bien à la souplesse et au couple, ma Coupe dont j'ai du me séparer en 2009 était mieux lotie de ce coté) et est affublée d'un gros top-case qui renforce amplement mon coté aérofrein (mais qui est bien pratique), la bécane n'est pas jeune et les pièces se font rares, donc je ne fais plus la course avec les bidets en plastique, et puis entre la circulation de plus en plus abominable et les boites à flash et autres pandores en goguette, mieux vaut calmer le jeu, de toute façon, c'est plus économique et pratique de prendre la Mob.
Mais bon, coté 125, je n'échangerais jamais ma Tobec contre même plusieurs nipponnes, à la limite, si j'en avais les moyens, j'en prendrais, par exemple une RDX pour me rappeler ma jeunesse pré-Tobec, une KH125 dont l'essai m'avait fait forte impression, mais la bécane avec laquelle je roulerais le plus serais sans conteste la Twin, tellement agréable d'usage. Mais avant de songer aux bridées, j'ai une 350 rallongée à reconstruire et ce n'est déjà pas gagné donc c'est plus une utopie qu'autre chose...
2 temps pour toujours...
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Proverbe : Quand il y a un problème sur une Motobécane, dans onze cas sur dix le coupable s'appelle Gurtner.
"El Tétroi"
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